La construction d'un Etat européen est un formidable projet et la seule réponse pour celles et ceux qui ne veulent plus jamais de guerre intestine civile ou entre nations, de génocide éthnique, religieux ou social et de faiblesse envers les agressions externes de toute nature.
Depuis bientôt 60 ans (la CECA a été créée en 1951), les institutions européennes ont progressé mais la monnaie unique ne constitue pas un aboutissement, pas même un objectif suffisant. A tel point, qu'elle risque d'imploser à cause du déséquilibre financier et finalement socio-économique de notre espace géostratégique.
En réalité, aujourd'hui existent bel et bien quatre Europes : l'Europe créancière (Scandinavie, Pays Bas, Belgique Flamande, Luxembourg, Autriche et Allemagne), l'Europe débitrice (pays Latins à l'exception de la Roumanie et la Grèce), l'Europe sous perfusion (nouveaux entrants dont la roumanie) et le Royaume Uni.
Le fondement de la construction européenne, l'axe Franco-Allemand, est ainsi remis en cause car soumis à un écartèlement sans précédent depuis la mise en oeuvre de Robert Schuman.
Fort de ce constat, je plaide pour que les dirigeants européens et nationaux prennent rapidement plusieurs dispositions pour réaliser très vite plus et mieux d'Europe :
- rebâtir la Communauté Européenne de Défense et l'Union de l'Europe occidentale, institutions mort-nées par la volonté conjointe des Gaullistes et des Communistes de ne pas concevoir des forces militaires et de sécurité intérieure supra nationales.
- créer un impôt européen de substitution à l'impôt sur le revenu des pays membres pour doter l'Europe d'une véritable section budgétaire d'investissement afin de piloter les grands projets structurants notre continent. Il pourrait mobiliser 1 000 milliards d'euros sur 5 ans (la ligne TGV Paris Bourges Clermont-Fd Lyon représente 12 milliards d'euros...).
- revoir le rapport entre le principe de subsidiarité constitutif de la mécanique juridique européenne et l'orientation stratégique du Traité de Lisbonne visant la convergence et la cohérence des politiques territoriales, notamment régionales au sein de l'UE. En particulier, simplifier l'abondement et la gestion des fonds structurels et les programmes de développement ciblés européens.
Je vais prochainement participer à l'Université d'automne du Mouvement Européen et co-animer le groupe de travail "politique régionale et fonds structurels". Je ne manquerai donc pas d'approfondir cette réflexion.
Je reprends d'ailleurs,ci-après, l'annonce récente du PPE dont est membre le Nouveau Centre, et allant dans ce sens.
Philippe BENSAC
Vice-Président de la Fédération du Cher du Nouveau Centre