COMUNIQUE DE PRESSE
MOUVEMENT EUROPEEN DU CHER LE 24 JUIN 2016
SUJET : LE BREXIT
La démocratie parlementaire britannique a cédé le pas au populisme. Par son référendum de sauvetage du mandat de premier ministre du Royaume Uni, Monsieur CAMERON a ébranlé la construction, inachevée mais bien réelle, de l’Union Européenne qui a protégé nos sociétés de la guerre depuis 70 ans. 70 ANS DE PAIX CELA NE S'ETAIT JAMAIS VU DANS NOTRE HISTOIRE EUROPEENNE.
L’Histoire jugera ce comportement irresponsable. Mais cette décision n'est pas une catastrophe, sauf peut-être pour l'Angleterre, c'est aussi une opportunité. Elle embarrasse les Chefs d’État mais elle a le mérite de les mettre aussi au pied du mur : l'Union européenne qui, depuis quelques temps « patine », doit changer de « braquet ». Elle est la première puissance économique du monde mais les pays tiers la traite de « nain politique ». Elle doit acquérir la puissance politique correspondant à son rang de « géant économique ».
La balle est maintenant dans le camp des dirigeants des 27 Etats de l’Union, la Grande Bretagne devenant de fait, avant qu’elle ne le devienne de Droit, un Etat TIERS qui ne peut plus s’immiscer dans les décisions européennes et qui seront, désormais, prises dans le seul intérêt de l'Union.
Il serait d’ailleurs logique que les parlementaires britanniques ne puissent plus siéger et que le commissaire britannique à la « stabilité financière, services financiers et union des marchés de capitaux » (ça ne s’invente pas) démissionne sur le champ.
Trois chantiers doivent donc être rapidement ouverts par les dirigeants des Etats européens et des institutions de l’Union, sous la houlette conjointe de Monsieur Hollande et de Madame Merckel, en leur qualité de représentants des deux Pays fondateurs de la Communauté européenne, et de Monsieur Junker et de Monsieur Draghi.
1/ Fixer dans les prochains jours le calendrier de la sortie du Royaume Uni de l'UE, notamment en obtenant immédiatement l'acte officiel de notification de la sortie de l'UE par David CAMERON, au nom de la Grande Bretagne, sans attendre Octobre fin de son mandat. Il est Premier Ministre et doit assumer son rôle et sa responsabilité.
Sans cette notification, la suite des événements ne sera pas programmable et la paralysie politique emportera le chaos financier (déjà en cours à cause de la réactivité financière aux signaux politiques quelle qu’en soit l’intensité), puis économique, la montée du populisme dans les Etats-nation sur fond de guerres civiles et de terrorisme international.
Ce message d'autorité de l'Union, dans ce contexte sans précédent, est indispensable et on sait que celui qui maitrise le calendrier détermine la stratégie.
2/ Le temps est venu de confier à la BCE la gouvernance intégrale des indicateurs de performance économique et budgétaire à des fins de croissance durable. La réappropriation des chambres de compensation bancaires des banques européennes détenues par la City serait le premier symbole de la constitution d'un nouveau pôle financier d'envergure mondiale et permettrait la mise en œuvre de la taxe Tobin, vertueuse au plan éthique et gage de financement des grandes solidarités sociales.
3/ Lancer une nouvelle construction européenne, clairement fédérale, et c'est le chantier le plus important afin de créer un Etat supranational souverain, charpenté par le principe de subsidiarité, credo constitutif de l'Union, qui veut que tout ce qui peut être fait au niveau des Etats doit y être fait, seuls les domaines que les Etats ne peuvent maitriser seuls, devant être délégués à l’État fédéral. Les gardiens de ce principe étant les PARLEMENTS NATIONAUX. Ce projet se ferait à partir des Etats de la zone Euro avec possibilité d'accueillir d'autres Etats hors zone répondant aux critères de convergence préalablement définis.
Cette convention refondatrice, dite, par exemple, « LA HAYE 2 » mettrait en forme le projet refondateur en déterminant clairement les principes et la répartition des compétences entre les Etats-Nations et l’État fédéral.
Les Etats signataires de cette constitution fédérale devront alors la faire ratifier par les citoyens de chaque Etat au moyen du référendum.
LES DEUX ETATS QUI DOIVENT ETRE ABSOLUMENT D'ACCORD SUR CETTE DEMARCHE SONT LA FRANCE ET L'ALLEMAGNE. SINON LE REVE EUROPEEN ET LA PAIX EN EUROPE AURONT VECU
Le MEF Cher se mobilise dès aujourd’hui pour convaincre les dirigeants et l’ensemble de la société française de l’urgence comme de l’importance des premières décisions de résistance à la désintégration de l’Union Européenne engagée par la réaction populiste d’un Etat devenu tiers dorénavant, de sa propre volonté et de ses propres erreurs.
Philippe BENSAC
Président du MEF Cher